Crise, terrorisme, extrémisme, présidentielles, la France serait-elle en perte de repères ?

 

Alors que la France se démène pour faire face à la crise et honorer ses engagements européens de croissance, voilà qu’elle est atteinte de plein fouet par deux attaques terroristes la même année, une radicalisation de son électorat avec la montée du Front National et une course à la présidentielle où tous les coups sont permis. Le moins que l’on puisse dire est que ces événements inédits ont secoué la France et les Français. On voit de plus en plus de patrons, historiquement taxés de capitalisme, voter à gauche et des salariés, historiquement gauchistes, basculer vers l’extrême droite. La France aurait-elle perdu ses repères ? Ou alors est-ce un nouvel ordre de l’état des choses qui nous propulse vers des lendemains inédits ?

 

Quels sont les enjeux politiques ?

Le FN s’enorgueillit d’avoir atteint le score inédit de 40% au premier tour des élections régionales. Il sent, malgré les blocages qu’il rencontre à chaque fois au second tour d’une élection, que le vent peut tourner en sa faveur pour l’échéance présidentielle de 2017. Marine Le Pen et ses adeptes sont convaincus qu’il y a un coup à faire. Assisterons-nous à ce coup d’État en gestation ? Tout dépendra du bon comportement ou non des partis dits « Républicains ». C’est-à-dire la gauche, le centre et la droite. S’ils accumulent les dérapages et les guéguerres intestinales politiciennes, ils favoriseront à coup sûr le basculement de la France vers l’extrémisme. Mais s’ils font preuve d’intelligence, ce qui ne semble pas être la voie prédominante, ils pourront éviter le pire par un renouvellement de l’état d’esprit politique et surtout par l’association d’acteurs économiques engagés qui détiennent, peut-être, la clé pour la croissance, l’emploi et la sérénité économique qui permettrait aux français d’abandonner leurs idées noires.

 

Des comportements politiques inédits !

Raffarin a tendu une perche à la gauche en place en proposant de construire ensemble, gauche et droite, cinq ou six résolutions en faveur de l’emploi et de la croissance. Manuel Valls, le premier ministre de gauche, a saisi la perche tendue en affirmant qu’il était favorable à cette idée. Depuis les derniers attentats, le gouvernement en place multiplie les appels de pied pour unir gauche et droite, notamment face au FN. Ce que fustige Marine Le Pen d’ailleurs. Les acteurs du PS n’ont pas hésité à sacrifier leurs candidats et à soutenir ouvertement ceux de droite pour les faire gagner aux régionales face au FN et le Président, François Hollande, s’est affiché avec Xavier Bertrand, au lendemain de son élection pour le Conseil Régional du Nord Pas-de-Calais Picardie, pour une cérémonie commémorative en hommage aux victimes de guerre. Le souci est que ces rapprochements ne sont pas du goût de tout le monde à droite. Cela n’arrange pas Nicolas Sarkozy qui compte mener une campagne farouche contre le bilan économique de François Hollande. En tout cas, la question divise, à l’image de NKM, qui s’est désolidarisée de Nicolas Sarkozy, et de Xavier Bertrand qui a donné l’exemple de ce que devrait être désormais le comportement d’un élu. Reconnaissance des soutiens de tous bords, rassemblement autour d’idées et de projets en faveur de la croissance et abandon du cumul des mandats dont profitent plusieurs responsables politiques, toutes tendances confondues. Ce qui n'est pas prêt d'apaiser la colère et la radicalisation des démunis et des sans-emmploi. 

 

Qui peut donc gouverner cette France en ébullition ?

Comment va se solder ce brouhaha politique ? Quelles seront les réactions de la société civile qui semble s’impliquer de plus en plus pour prendre en mains son destin et combler les lacunes des politiciens ? Quelle est la ligne politique qui l’emportera pour gouverner la France de demain ? C’est tout l’enjeu de la période pré-électorale qui se profile pour les présidentielles. La concurrence est rude et aucun candidat ne semble sortir du lot pour prendre le poste vacant du sauveur providentiel d’une France en dérive, sauf peut-être, Alain Juppé qui voit sa côte de popularité en forte croissance, passant de 47 à 60% en une année. Son secret ? Le dosage de ses apparitions et prises de parole, sa retenue face au brouhaha ambiant, la sagesse de ses propos et le sang-froid qui le caractérise et qui semble nécessaire pour gouverner une France en ébullition.