CLAUDE GOASGUEN

 

Qui aurait pensé qu’un jour je serais reçu par un ministre à l’Assemblée Nationale ? Rien ne me présageait à cet honneur et pourtant c’est ce qui m’était arrivé en cette année 2013. Partie d’un simple défi personnel, l’histoire ressemble presque à un conte de fées. Comme quoi, quand on veut, on peut !

 

Quand l’agence Kayak avait pris le virage du web en s’installant à Euratechnologies fin 2009, j’avais proposé à mon équipe de relever deux défis. Le premier défi était pour eux. Ils avaient une année pour devenir des experts en webmarketing. Le second défi était pour moi. Je me suis donné trois ans pour écrire un livre sur la communication digitale alors qu’à l’époque ma culture en la matière se limitait à l’échange de mails. On s’était donné beaucoup de mal, mais nous avions tous relevé nos défis. Trois ans après notre nouvelle installation, mon ouvrage « Les outils de la communication digitale » était distribué dans toutes les librairies de France. J’avais envoyé mon projet à cinq éditeurs et j’avais été surpris par l’intérêt des Editions Eyrolles qui avaient tout fait pour me convaincre et qui ne m’avaient pas lâché depuis la signature du contrat jusqu’à la sortie de l’ouvrage. « Nous avons plusieurs livres spécialisés, mais le vôtre est une compilation de plusieurs spécialités. Ce qui nous intéresse, c’est votre vision à 360° sur les outils de la communication digitale ». Telle a été l’explication qui m’avait été fournie par mon éditeur.

 

Deux mois après la parution du livre, en 2013, j’avais reçu un appel surprenant à l’agence. « Monsieur Oualidi, votre livre fait partie de la sélection des ouvrages de l’année et nous serions ravis de vous accueillir à une cérémonie de remise des prix dans les salons de l’Assemblée Nationale ». Sincèrement, au début, j’avais cru que c’était une blague ! Au final, cette distinction a été bien réelle. Sur les 11.800 titres d’ouvrages d’entreprises édités dans l’année, 36 ont été sélectionnés par le DCF (Dirigeants et Commerciaux de France) pour en récompenser 5, considérés comme les meilleurs dans leur catégorie. Le mien faisait partie des 5 lauréats et avait reçu le Prix du Livre DCF 2013. Qu’est-ce qui avait pu séduire le jury ? La réponse à cette question m’avait été fournie par les nombreux témoignages de lecteurs que j’avais reçu par la suite. Ils avaient tous apprécié l’usage de mots simples, c’est-à-dire ceux du newbie que j’étais, pour expliquer des concepts qui semblaient très complexes à l’époque.

 

Notre hôte n’était autre que Claude Goasguen, Ministre Député Maire du 16e arrondissement de Paris. Il nous avait accueillis dans les salons de l'Assemblée Nationale et c’était lui qui nous avait honoré en nous remettant personnellement nos prix. Son discours était éloquent et, bien évidemment, il en avait profité pour glisser quelques notes sur la conjoncture agrémentées de quelques peaux de bananes sous les pieds du gouvernement Hollande. Ah, ces politiques ! Ils ne peuvent pas s’en empêcher. On sentait les efforts qu’il avait fait pour préparer cette cérémonie et pour nous accueillir dans ses locaux de gouvernance, mais on sentait aussi qu’il avait hâte que cette cérémonie se termine. Dommage ! Il ne lui manquait pas grand’ chose pour réussir cette occasion d’entretenir son personal branding. Au moment de me remettre mon prix et de prendre la pause ensemble, j’avais ressenti cette attitude de gouvernant à la fois avenant mais qui vous prend de haut. Je pense que si je n’avais pas été désigné comme lauréat, il ne m’aurait jamais adressé la parole en d’autres circonstances. Comme quoi, quand la sincérité n’est pas là, l’empathie en prend un coup. Je pense toutefois que cette attitude n’est pas exclusive à notre hôte. C’est, malheureusement, le drame de la majorité de nos gouvernants.