On nous a promis une crise économique après la crise sanitaire. Eh bien voilà, nous y sommes ! Là, on peut effectivement parler de promesse tenue. Avez-vous remarqué que, cette année, les messages de vœux ont démarré très tôt, dès le mois de décembre ? Bon nombre de ceux qui ne l’ont pas fait en début d’année se demandent si c’est encore d’actualité. C’est dire si tout le monde a envie de passer à autre chose. C’est-à-dire aux choses sérieuses, comme sauver nos activités, par exemple.
Malin celui qui saura dire comment va se dérouler cette année 2022. Pour bon nombre d’entrepreneurs, c’est un gros point d’interrogation, l’inconnu, voire les abysses pour certains. Il y a ceux qui, dès la première semaine de janvier, ont commencé à mobiliser leurs troupes réparties dans les quatre coins de leurs Flex-offices. Ceux qui se demandent encore quelles actions mettre en oeuvre pour passer à travers cette crise qui ne dit pas son nom. Et puis les autres, ceux qui essaient de se conforter dans la voie du déni, en faisant comme si de rien n’était. Un peu comme le sourire que l’on partage sur un selfie qui se transforme en mine déconfite dès la seconde qui suit.
Le disque sur la Covid est devenu tellement rayé sur les chaînes de tv que plus personne, à part les masos, n’y prête attention. Nos écrans deviennent bien plus utiles pour s’évader sur Netflix que pour voir les infos. La bonne nouvelle est que la propagation massive et fulgurante du variant Omicron ne semble pas générer autant de cas en réanimation qu’au début de la pandémie. Serait-ce le début d’une immunité collective qui nous permettrait de retrouver nos libertés d’antan ? L’espoir est permis.
Au revoir à la crise sanitaire.
Bonjour à la crise économique !
Sans rentrer dans le débat vax ou anti-vax, force est de constater que nous sommes entrés dans une phase qui semble aussi inédite et bizarroïde que les précédentes. Serions-nous déjà dans l’après-crise sanitaire qui passe le relai à la fameuse crise économique tant redoutée par les entrepreneurs ? Peut-on dire « au revoir » au virus, car il y en aura d’autres, ses cousins probablement, et « bonjour » à l’angoisse entrepreneuriale, même si on en a vu d’autres ? Plusieurs signaux le confirment. Avec la stagnation de l’inactivité économique, la coupe progressive des aides aux entreprises et l’avalanche des échéances de remboursements des fonds de solidarité, ce sont des milliers d’emplois et d’activités qui sont menacés. Plusieurs structures risquent de passer de la perfusion à l’agonie. Ne nous voilons pas la face car ce n’est pas une solution. Des milliers d’entrepreneurs et de chefs d’entreprises se reconnaîtront dans ces propos car ils ne font qu’exprimer tout haut ce qu’ils pensent tout bas.
Quelles résolutions prendre pour
cette année si particulière ?
Quel est l’état des lieux ? Comment sortir nos entreprises ankylosées du coma ? Comment relancer la machine grippée de notre économie ? Quelles résolutions prendre pour cette année si particulière ? Pas besoin de sortir de la cuisse de Jupiter pour comprendre que cet imbroglio mondial a creusé un fossé béant entre ceux qui tirent profit du business de la santé, qui se chiffre en milliards de dollars, et le reste des activités économiques, à quelques exceptions près. Nous étions, quasiment tous, conscients de la transition fulgurante qui allait frapper notre monde, du fait du dérèglement climatique, de la crise de l’énergie ou encore du déploiement de l’intelligence artificielle, mais nous ne nous attendions pas à ce que cette transition soit générée par une crise sanitaire. Le confinement inédit d’un monde qui s’arrête et la succession des phases de « stop and go » ont provoqué, chez les individus, un dérèglement de la notion du temps et, par conséquent, une perturbation de l’horloge organique de toute l’activité économique. Avez-vous remarqué cette léthargie collective qui semble régner depuis un moment ? Il fut un temps, juste avant le confinement, où lorsque vous envoyez un mail à un client, il vous répond sur le champ, ou tout au moins dans les 48 heures. C’était le temps où les clients mettaient leurs fournisseurs sous pression pour obtenir leurs commandes dans les délais. Aujourd’hui, la roue s’est inversée. Si vos contacts professionnels vous répondent dans les quinze jours, estimez-vous heureux. Car bon nombre de décideurs semblent désormais inscrits aux abonnés absents. Aujourd’hui, ce sont les prestataires qui harcèlent leurs clients dans l’espoir de les faire réagir. Côté appel d’offres, c’est le désert comparativement à l’activité qui a précédé la crise. Quant aux projets événementiels, culturels ou d’animation des cités, autant passer votre chemin. Rares sont les braves qui osent s’y aventurer aujourd'hui.
La folie c'est de faire toujours la même chose
et de s'attendre à un résultat différent !
Comment faire bouger les lignes ? Comment provoquer des sursauts d’activité pour refaire tourner la machine ? Que peuvent faire les chefs d’entreprises pour motiver leurs troupes et surtout leurs clients cloîtrés dans le silence ? Comment peuvent-ils sauvegarder leurs activités et les emplois qu’ils assurent ? Personnellement, j’ai bien vécu, et surmonté, des situations de crise pour en avoir décrit les coulisses dans mon livre « Kayak mon amour, jusqu’où iriez-vous pour sauver votre boîte ? », mais je n’ai jamais eu à affronter un contexte aussi étrange et inédit que la situation présente. La voie qui me semble la plus porteuse, pour le moment, est de réinventer au plus vite nos métiers. Inutile d’attendre le déluge car il ne viendra pas ou alors, bien trop tard. Dès le deuxième mois de la phase de confinement, en avril 2020, nous nous sommes attelés, chez Kayak, à créer de nouvelles solutions de communication pour réinventer la proximité et faire face au contexte de distanciation. Cela nous a conduits à la création de webcom.tv et à nous lancer dans un métier qui n’était pas tout à fait le nôtre. Ce plateau tv connecté a été un soutien pour notre business et nous a permis d’évoluer. Aujourd’hui, nous avons mis en chantier plusieurs projets pour offrir de nouvelles solutions de résilience à nos clients, mais aussi pour matcher avec les besoins de tous ceux qui auront réussi à sortir de leur léthargie. Il est fort probable que notre métier de demain ne ressemble plus à celui que nous exerçons aujourd’hui. Ce qui serait tout à fait cohérent avec notre adage fétiche. Celui d’Albert Einstein qui dit que « la folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Et vous, comment comptez-vous rebondir ?
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